Ker Métis, le goût breton de La Réunion
Biscuits bretons aux goûts réunionnais ou biscuits réunionnais aux goûts bretons ? Peu importe, tant qu’ils sont bons. Galettes au curcuma et au sirop la cuite, caramel au beurre salé de Saint-Leu, petits-beurre à la vanille Bourbon : les produits Ker Métis ont tout pour plaire aux amateurs de saveurs mêlées. La marque a été lancée il y a cinq ans par Philippe Le Gouallec, dont le patronyme enlève tout doute quant à son origine. Ingénieur agronome, il a longtemps travaillé chez Nutrima, l’usine portoise de fabrication d’aliments pour l’aquaculture. « Je suis aussi un militant culturel et en arrivant sur l’île, j’y ai trouvé ce même attachement à la culture et au terroir qu’en Bretagne, tout en étant frappé par les liens entre les deux territoires. Il est vrai que les bateaux de la Compagnie des Indes partaient de Lorient ou de Saint-Malo. » Également fasciné par le métissage insulaire, il a l’idée de le transcrire… dans la biscuiterie, une tradition bretonne qui peut s’accommoder d’apports exotiques. En 2016, il commence à commercialiser des biscuits bretons sous la marque Ker Métis (« ker : le village en breton, le cœur en créole »), pour tester le marché. Deux ans plus tard, il se dote d’un outil de production et laisse libre cours à son talent de marieur de saveurs. Les consommateurs suivent. D’abord vendus en stations-service et en boutiques touristiques, ses biscuits sont aujourd’hui référencés dans les principales enseignes de la grande distribution. Trente tonnes de produits sont sorties l’an passé de son atelier de L’Éperon, où travaillent quatre salariés et trois apprentis. Le chiffre d’affaires de Ker Métis (500 000 euros) est en pleine progression. La marque arbore le label Nou La Fé depuis cette année et pour franchir un palier supplémentaire, Philippe Le Gouallec cible maintenant la restauration collective.