Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

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Lux vu du ciel
Réunion/Maurice

La Région s’oppose à la vente du terrain du Lux par l’État

La Région Réunion a voté une motion pour contester la vente au groupe mauricien IBL du terrain occupé par l’hôtel Lux sur la côte ouest de l’île, en partie sur le domaine public maritime.

Dans une motion voté le 6 septembre, la commission permanente du Conseil régional de La Réunion qualifie d’ « acte d’une extrême gravité » la vente annoncée au groupe mauricien IBL des 7 hectares occupés par l’hôtel Lux, en partie sur le domaine public maritime à La Saline-les-Bains.

L’État souhaite donner suite à la demande d’IBL, propriétaire du 5 étoiles et qui veut devenir propriétaire du terrain qu’il loue actuellement avant d’entamer d’importants travaux de rénovation de l’établissement. En effet, le bail du Lux ne pourra pas être prolongé au-delà de 2031, conformément à la loi Littoral. Le ministère des Finances doit encore donner son feu vert pour que la cession soit possible.

Révélé fin août par notre confrère Le Quotidien de La Réunion, le projet de vente a été présenté récemment à la commission des 50 pas géométriques, qui l’a approuvé à la majorité, malgré le vote défavorable du représentant de la Région.« La cession envisagée de la totalité de ce foncier au groupe IBL permettrait à des intérêts extérieurs à notre île d’acquérir la pleine propriété d’un complexe hôtelier situé sur un emplacement stratégique et emblématique de l’offre touristique », commente la collectivité.

« Prise de contrôle par des acteurs extérieurs »

« L’engagement par l’État de négociations directes avec le groupe

IBL n’a pas permis que puissent être étudiées d’autres options permettant à des investisseurs réunionnais de se positionner », ajoute la Région qui « s’inquiète de la prise de contrôle par des acteurs extérieurs de certains pans de notre économie au détriment des acteurs réunionnais » et « réaffirme la volonté régionale de promouvoir un patriotisme économique réunionnais ». Elle demande à l’État « de suspendre toute décision concernant le foncier hébergeant le Lux, dans l’attente d’une concertation avec l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques ».

Divers contentieux sont nés au cours des dernières décennies en raison de la diversité des régimes juridiques au sein de la zone des « 50 pas géométriques », bande de 81,60 mètres de large bordant le rivage des anciennes « vieilles colonies ». D’abord incorporé au domaine de la Couronne, cet espace a été rattaché au domaine public maritime de l’État en 1876, puis la privatisation de certaines parcelles a été autorisée à partir de 1922 à La Réunion avant que les « 50 pas » soir rattaché au domaine privé en 1955. En 1986, la loi Littoral les place à nouveau au sein du domaine public maritime, tout en reconnaissant diverses exceptions. L’expertise juridique que la Région souhaite engagée « sur le caractère de l’inaliénabilité et de l’imprescriptibilité de terrain » du Lux s’annonce ardue !

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