Les ambitions mauriciennes du groupe GMD SAS
En quelques années, le groupe GMD SAS présidé par Dominique Valgresy a pris une place remarquée sur les marchés de la vente d’intrants agricoles, de matériels et des formations agricoles à La Réunion. Il regarde maintenant vers Maurice.
Ses enseignes sont davantage connues que la holding (Groupe GMD SAS) qui les chapeaute. La plus ancienne, Interagro – rebaptisée depuis L’Agronome – a été créée en 2010 à Pierrefonds. Dominique Valgresy, associée à Nicolas Govindama, ingénieur agronome, a imaginé un concept innovant de magasin agricole en libre-service, avec une offre d’intrants différenciante pour toutes les filières végétales. « Nous avons demandé à nos fournisseurs de fabriquer nos propres formulations, précise-t-elle, notamment pour les engrais, afin de proposer des produits à forte valeur ajoutée et adaptés aux spécificités de nos terres tropicales. » Après Pierrefonds, trois autres magasins Interagro ont ouvert, à Saint-Benoît, la Plaine-des-Cafres et Saint-Joseph. L’enseigne donne la priorité au conseil, à l’heure où la liste des produits phytosanitaires autorisés se restreint et où une nouvelle génération d’agriculteurs souhaite faire évoluer ses pratiques. L’Agronome revendique aujourd’hui 4 500 agriculteurs clients réguliers.
En 2019, le groupe prend forme avec la création de l’Institut de formation et de conseil agricole (IFCA) et de Réunion pièces agricoles (RPA). L’IFCA est, comme son nom l’indique, un organisme de formation spécialisé en agriculture qui, en peu de temps, est devenu le numéro deux du secteur à La Réunion. RPA distribue pour sa part de l’outillage, attelé ou pas, adapté aux exploitations réunionnaises de plus en plus mécanisées. RPA représente également la marque de tracteurs de montagne Lindner, les microtracteurs Tym et, depuis 2020, les tracteurs SAME et Deutz Fahr.
En prospection à Maurice
Depuis peu, le groupe compte également une exploitation agricole à la Plaine-des-Cafres (50 hectares de prairies de fauche revendue aux éleveurs et 2 000 m² de serre produisant des plants maraîchers bio) et la société Green Blossom, qui commercialise des objets connectés pour l’agriculture (stations météo, automatismes pour les réseaux d’irrigation…). « C’est notre force, résume la présidente-directrice générale : nous avons un large éventail de produits et de services à vendre. »
« Nous avons toujours eu envie d’aller à Maurice, poursuit Dominique Valgresy. Nous connaissons les enjeux de l’agriculture du pays. Les Mauriciens ont besoin d’accompagnement, de formations aux nouvelles thématiques d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, d’une bonne gestion de la ressource en eau. Autant de sujets que nous maîtrisons, avec l’expérience des nombreux microclimats réunionnais. »
Pour aborder le marché mauricien, le groupe GMD SAS a intégré le Club Export et sollicité son réseau et ses compétences. « L’étranger, c’est toujours un peu compliqué, il faut éviter de se casser les dents d’entrée, souligne la P-DG. Le Club Export nous accompagne par des mises en relation, des études de marché… » Des échanges sont en cours avec un grand groupe mauricien, soucieux de diversifier la production locale. Le groupe réunionnais fournit déjà du service technique et des pièces détachées à son homologue représentant les marques SAME et Deutz Fahr dans l’île-sœur. Pour GMD SAS, la phase de prospection ne fait que commencer.
Demain, l’Afrique ? : Après ses premiers pas à l’île Maurice, le groupe GMD envisage d’explorer les marchés de Madagascar et de l’Afrique, de l’Ouest comme de l’Est. « Nous avons déjà accueilli des Ivoiriens venus se former à la culture sous serre, révèle Dominique Valgresy. Les besoins africains, comme malgaches, se situent plutôt dans le domaine de la formation, notamment en agriculture raisonnée ou biologique qui bénéficie d’aides publiques dans certains pays. Notre offre, conçue pour le climat tropical, peut y répondre. »
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