Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

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LIONEL CALENGE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CHU : « Un hôpital, c’est aussi complexe qu’un porte-avions nucléaire »
Réunion

LIONEL CALENCE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CHU : « Un hôpital, c’est aussi complexe qu’un porte-avions nucléaire »Abonné 

Lionel Calenge pilote le centre hospitalier universitaire de La Réunion (CHU), qui regroupe le centre hospitalier (ex-Félix Guyon) de Saint-Denis et le groupe hospitalier Sud Réunion ; le groupe hospitalier Est Réunion est en direction commune avec le CHU. Le pilotage du premier employeur de l’île (avec près de 9 000 salariés) et premier acteur économique (avec un budget de 1,1 milliard d’euros) se fait « en collectif », il tient à le souligner. Ses principaux défis : le contexte insulaire, le travail en parcours patients avec les autres acteurs du système de santé et le vieillissement de la population.

L’Éco austral : Vous êtes depuis plus de huit ans à la tête du CHU. Quel est votre constat ?

Lionel Calenge : C’est un projet qui nécessite un engagement total, et il est passionnant. Il contribue au développement de la santé de ses concitoyens sur le territoire, sur Mayotte et dans la zone océan Indien. Il mobilise toutes nos énergies : moi-même, mon équipe, la présidence de la Commission médicale d’établissement (CME) car, aujourd’hui, dans les hôpitaux, nous travaillons en tandem. Nous avons un président, élu par la communauté médicale des médecins. Le directeur général prend des décisions, mais, sur l’aspect médical, les décisions sont prises en concertation très étroite avec le président du CME, Peter Von Theobald, professeur universitaire praticien hospitalier. Un hôpital se pilote en collectif. Il existe peu d’environnements aussi compliqués, à part peut-être un porte-avions nucléaire ! Donc, il faut s’entourer de sachants et de métiers : médecins, soignants, personnel technique informatique, logistique, administratif, de recherche... Le CHU a aussi la responsabilité de former tous les professionnels de santé de La Réunion et de Mayotte. Nous avons un internat de l’océan Indien où nous accueillons chaque année plus de 500 étudiants et, désormais, nous formons toutes les années de médecine avec l’UFR Santé de l’Université de La Réunion. Nous avons commencé le deuxième cycle des études médicales en septembre 2023. Ce deuxième cycle va poursuivre sa montée en puissance, et les perspectives tracées par une récente mission IGAS- IGESR (Inspection générale des affaires sociales et Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche – NDLR) sont très encourageantes pour qu’à terme l’UFR Santé et le CHU aient un nombre de chefs de clinique adapté.

Quelles sont les grandes priorités ainsi que les défis auxquels vous êtes confronté ? Et quels coûts cela va-t-il générer ?

Le principal défi est de poursuivre l’ensemble du développement de l’offre de soins malgré un contexte financier contraint. En octobre 2023, l’ARS (agence régionale de santé – NDLR) validait le Projet régional de santé (PRS) pour les dix années à venir. Un PRS très favorable au CHU. Celui-ci restera ouvert et solidaire sur son territoire et mobilisé sur de grandes thématiques de santé publique. Nous saurons être attentifs à l’activité croissante sur le CHU en général, et le CHU Sud en particulier, en veillant à maintenir notre forte attractivité médico-soignante, mais aussi à la fluidité des parcours, à la solidarité territoriale, et à disposer d’un nombre de lits adapté. Au-delà, ce sont les missions régaliennes du CHU, l’enseignement, la formation, le recours, la recherche, la permanence des soins, la solidarité envers Mayotte, notre rôle dans l’océan Indien, que nous continuerons de défendre inlassablement.

La sit...

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