Madagascar Airlines réintègre l’IATA
Huit années de turbulences, de conflits, de ruptures et soudain la réconciliation, le 8 juillet dernier, sous la forme d’un communiqué laconique : « Nous accueillons Madagascar Airlines comme nouveau membre de l’Association du transport aérien international (IATA) ». Sous-entendu parmi les 17 compagnies aériennes qui ont rejoint cette année l’organisation internationale qui coordonne au plan commercial 80 % du trafic mondial. Pour Madagascar Airlines (ex-Air Madagascar), cela signifie la possibilité de réintégrer le marché mondial des agences de voyages et des tour-opérateurs, et voir enfin revenir les touristes internationaux. Il était temps. Depuis novembre 2023, faute d’argent, même le vol vers Paris n’est plus assuré.
Des signes avant-coureurs avaient accompagné cette normalisation. Il y avait d’abord eu le règlement de la caution de cinq millions de dollars exigée par l’IATA en 2022 comme préalable à toute négociation, puis la réintégration de la compagnie, en mars dernier, dans les deux filiales de l’IATA chargées de l’organisation des transactions financières, l’IATA Clearing House et le Billing and Settlement Plan (BSP). La compagnie avait été exclue de ces plateformes en 2016 et 2018, en raison des pertes financières accumulées.
Placée en redressement judiciaire en octobre 2021, son passif est estimé à 80 millions de dollars, dont plus de la moitié se rapporte aux arriérés de loyers des deux Airbus A340-300 acquis en 2012 auprès d’Air France. La compagnie va alors fusionner avec sa filiale Tsaradia sous le nom de Madagascar Airlines et se recentrer sur son réseau domestique. Pour se remettre à flot, la compagnie nationale a d’autres conditions à satisfaire auprès de l’IATA, comme l’obtention de l’audit évaluant la gestion globale de sa sécurité (IOSA) et le paiement de sa cotisation annuelle, mais le plus dur est fait.
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