Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

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Reportage dans les îles Australes françaises
Océan Indien

Reportage dans les îles Australes françaisesAbonné 

À bord du brise-glace « L’Astrolabe », qui veille sur les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), le reporter indépendant Jean Bexon a pu explorer les îles Australes qui forment la plus grande réserve naturelle nationale de France. Un reportage publié dans « Conflits » et dans « L’Éco austral » avec l’aimable autorisation de cette revue.

Un rutilant géranium rouge jette des coups d’œil à travers les vitres. Sa jardinière est vigoureusement harnachée. Une étiquette indique que la plante a été offerte par le maire d’Hobart (Australie) en souvenir du sacrifice des marins français morts en Tasmanie au XIXe siècle. Au-dehors de la passerelle, le grand livre de la nature. Des bandes de terres verdoyantes se détachent de la mer. Une montagne surgit de l’océan. Et, vu du ciel, un point écarlate escorté par quelques albatros.

Nous sommes à bord du brise-glace L’Astrolabe de la Marine nationale qui passe en revue l’archipel Crozet et ses cinq îles.

Le navire, qui fend les eaux avec orgueil, effectue une patrouille d’un mois sur 9 000 km. Parti de la Réunion un 27 avril de l’an de grâce 2024, le bâtiment rallie les îles subantarctiques françaises après une escale diplomatique en Afrique du Sud. Sa mission : surveiller les Zones économiques exclusives (ZEE) françaises du sud de l’océan Indien.

Nous enfilons avec cinq membres d’équipage nos combinaisons de protection. Des tenues étanches qui nous enrobent de la tête au pied, pour pouvoir supporter les embruns glaciaux et survivre au froid en cas de chute à l’eau.

« Allez les Casimirs, on se dépêche ! », ordonne alors le bosco. Ce maître de manœuvre a pour mission de gérer la mise à l’eau de l’embarcation qui permet de rejoindre la terre ferme.

l'astrolabe ©jean bexon
« L’Astrolabe », brise-glace de la Marine nationale, fend les eaux avec orgueil pour une patrouille d’un mois sur 9 000 km. ©Jean Bexon

Île de la Possession et son royaume manchot

Du haut de ses quinze ans de mer, le cipal (maître principal – NDLR) aguerri nous tend deux bouts d’une échelle, avant de déclarer d’une voix assurée : « Maintenant, sautez ! » Nous voilà sur un canot qui file droit vers la baie du Marin, porte d’entrée de l’île de la Possession où se situe la base Alfred Faure de l’archipel Crozet. Sur la plage, alors que nous accostons, nous distinguons des foules bichromes. Ce ne peut être des silhouettes d’hommes : seuls une vingtaine d’hivernants séjournent sur ce confetti perdu dans le cercle subantarctique.

En posant le pied sur le sable noir foncé de la plage, c’est là que nous les voyons ! Une armée impériale de manchots royaux côtoyant harems d’éléphants de mer, albatros et pétrels. Le spectacle d’une marche singulière à Crozet, une terre où tout être hum...

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