Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

pravind jugnauth 6 da web
Maurice

Blocage de l’accès aux réseaux sociaux en pleine campagne électorale

Dans la matinée du 1er novembre, l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA), instance régulatrice du secteur des télécommunications, a fait bloquer par les opérateurs l’accès aux réseaux sociaux en pleine campagne électorale. Il était même annoncé un blocage jusqu’au 11 novembre, le lendemain des élections générales. Cette décision a provoqué un tollé, obligeant le Premier ministre à intervenir. Finalement, l’accès aux réseaux sociaux devrait être rétabli très vite.

Dans l’après midi, le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui brigue un nouveau mandat, est intervenu et a évoqué « une attaque cyberterroriste » pour justifier l’intervention de l’ICTA.
Dans son communiqué du matin, cette dernière invoquait plutôt « des publications illégales pouvant affecter la sécurité nationale ». L’instance régulatrice indiquait qu’elle avait « reçu des instructions » dans la soirée du 31 octobre pour obliger les fournisseurs d’accès à Internet à suspendre l’accès à toutes les plateformes de réseaux sociaux.
Cette suspension a choqué toute l’île Maurice. Elle a frappé non seulement les médias, mais aussi les secteurs économiques et la société civile dans son ensemble, prenant des allures d’atteinte à la liberté d’expression pour l’ensemble de la population mauricienne.
Business Mauritius, l’association patronale, parle d’une « onde de choc » dans le monde des affaires et au sein de la société civile dans son ensemble. Selon l’association patronale, plusieurs secteurs et activités se voient déjà directement touchés, dont le secteur touristique, les centres d’appels, les opérateurs du e-commerce, l’éducation et la formation, le marketing, les influenceurs, et toute autre activité touchant à l’économie digitale. « Cette mesure affaiblit grandement notre réputation et notre positionnement à l’international », martèle Business Mauritius.
Dans l’après midi, le Premier ministre a convoqué la presse pour tenter d’éclaircir la situation. Et d’emblée, il a souligné que cette décision a été prise sur la base de rapports recueillis auprès des instances responsables de la sécurité intérieure. « Tout porte à croire que notre pays a été victime d’une attaque cyberterroriste au niveau local. C’est la raison pour laquelle la décision a été prise de limiter l’accès à ces réseaux sociaux. Je tiens à préciser qu’elle est temporaire. Des discussions sont en cours afin que nous puissions avoir un retour à la normale dans les plus brefs délais », a assuré le chef du gouvernement.
Pravind Jugnauth estime qu’il existe « un risque réel que la ligne de téléphone fixe du Bureau du Premier ministre ait été placée sous écoute de façon illégale. C’est très grave, car cela compromet non seulement la sécurité nationale, mais également l’intégrité de notre pays. »
L’opposition, de son côté, a parlé de « privation de notre liberté d’expression ». Selon l’Alliance du Changement, mené par l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, le gouvernement est « pris de panique » et sa décision porte atteinte à la démocratie.
Depuis quelques semaines, des enregistrements de conversations téléphoniques sont diffusées sur les réseaux sociaux et embarrassent de hautes personnalités. Les enregistrement qui ont fuité sur les réseaux sociaux impliquent des personnalités politiques, des avocats, des membres de la société civile, des diplomates et des journalistes. De nouveaux enregistrements devaient être diffusés aujourd’hui…

Nos évènements

adversiting ad

Add Comment