Riz hybride : Le Chinois Yuan’s Seed promet l’autosuffisance alimentaire
Le Forum sur la coopération sino-africaine qui s’est tenu à Beijing en septembre dernier a été l’occasion pour la délégation malgache, menée par le président de la République, d’engager de fructueux contacts avec le semencier Yuan Longping High-Tech Agriculture Co (Yuan’s Seed), leader mondial du riz hybride.
Atteindre l’autosuffisance alimentaire et devenir le grenier rizicole de l’Afrique et de l’océan Indien est le rêve caressé depuis des lustres par la Grande-Île, en s’inspirant si possible de l’expérience de la Chine devenue en quelques décennies le premier exportateur mondial de riz, grâce précisément à l’hybridation. C’est d’ailleurs au Centre de recherche de Yuan’s Seed, dans la province du Hunan, qu’est né dans les années 1970 ce super-riz obtenu par croisements, capable du rendement faramineux de 15,7 tonnes de riz à l’hectare, quinze fois plus que la moyenne africaine avec un riz standard !
Les liens avec Yuan’s Seed ne sont pas nouveaux. Le semencier collabore depuis 2008 avec des biologistes locaux dans la recherche de variétés hybrides compatibles avec le climat malgache. Un centre expérimental a même été créé à Mahitsy où l’on a déjà enregistré des rendements de l’ordre de 7,5 à 12 tonnes de riz par hectare. Encourageant mais pas suffisant, car le pays continue d’importer 15 % du riz qu’il consomme, soit 420 000 tonnes pour 2023 correspondant à une dépense sèche de 250 millions de dollars en devises.
Le protocole d’accord qui a été signé entre la secrétaire d’État malgache en charge de la Souveraineté alimentaire et Yuan Dingan Longping, le directeur général de Yuan’s Seed (également petit-fils de Yuan Longping, l’« inventeur du riz hybride »), est des plus ambitieux. Il prévoit pour la première fois une mise en culture à grande échelle avec, pour commencer, 2 000 hectares à Betsipotika (Morondava), sur la côte ouest de l’île, dans l’espoir de récolter à terme 600 000 tonnes additionnelles. De quoi mettre le pays en capacité de ne plus importer son riz, voire de l’exporter. Argument suprême : « Ce projet peut être concrétisé avant la fin du mandat du président », assure le directeur général de Yuan’s Seed. Et quel chef d’État refuserait d’attacher une telle réussite à son nom ? D’autant que pour Andry Rajoelina, l’aventure présidentielle s’arrête en 2028, faute de ne pouvoir se représenter.
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