Satire dans tous les sens
« En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables », relevait en son temps Clémenceau, jamais avare de bons mots sur ses voisins de Chambre. Il y a aussi les saillies du Général sur les « politichiens » et la menace de Coluche : « J’arrêterai de faire de la politique quand les politiques arrêteront de nous faire rire. » Pour définir la bêtise, le Littré met en avant un défaut de discernement auquel s’ajoutent souvent la certitude, la vanité et l’arrogance : on affirme, on juge à l’emporte-pièce, on s’obstine. On pourrait croire nos grands intellectuels préservés de la bêtise. Il n’en est rien lorsque l’idéologie embue les cerveaux pour donner naissance à ce que Marin de Viry appelle le « crétinisme militant ». On trouve ainsi dans le XXe siècle des propos ahurissants tenus par Alain, Paul Claudel, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, etc. Pierre Desproges et Philippe Muray comptent, quant à eux, parmi les plus illustres satiristes du siècle passé. Mais est-on plus bête aujourd’hui qu’hier ? Une chose est sûre : la bêtise est beaucoup plus visible, la moindre bourde, le moindre dérapage instantanément repris en boucle sur les réseaux sociaux.
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