Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

Maurice

Une économie verte est en train d’émergerAbonné 

De nombreuses entreprises mauriciennes, petites et grandes, se distinguent par leurs initiatives, dans les énergies renouvelables, le tourisme durable et l’agriculture raisonnée. Une économie verte qui se bâtit sur une base volontaire et qu’il est difficile d’évaluer. Sauf à se fier au « greenwashing ».

Depuis la crise covid il y a eu une prise de conscience, à Maurice, dans tous les secteurs d’activité et les entreprises se montrent désormais très soucieuses de leur impact carbone. Elles veulent réduire leur facture énergétique et optimiser l’utilisation des ressources en réduisant les quantités requises, les utilisant aussi longtemps que possible, en suivant la stratégie des 3R : réduire, réutiliser et recycler. Cette approche implique la séparation des déchets à la source, la mise en place d’unités de tri, une logistique appropriée, des unités de recyclage et de valorisation. Il s’agit donc de produire mieux, de produire autrement, un principe qui, lentement mais sûrement, prend racine dans le paysage mauricien.

Les entreprises s’impliquent sans y être obligées

Déjà, l’État s’engage à prendre les mesures nécessaires pour aider les entreprises, à travers la « Stratégie industrielle neutre en carbone », à évoluer vers des sources d’énergie plus propres et renouvelables. « Dans cette optique, mon ministère est en train de développer un projet ambitieux intitulé Accélérer la transition vers une économie zéro-net positive pour la nature à Maurice », a indiqué Naveena Ramyad, ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives, lors de l’assemblée générale annuelle de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (MCCI), le 28 mars. L’équation n’est pas simple : il s’agit d’éliminer le gaspillage, de recycler les produits polluants, de réduire les effets du changement climatique ou encore de faire face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et à la pénurie chronique de main-d’œuvre...

Pour stimuler une croissance inclusive et durable, les entreprises doivent réussir leur transition bas-carbone, marquant un véritable changement de paradigme. « En somme, il s’agit de sortir d’une économie linéaire pour aller vers une économie circulaire », résume Amandine Hardowar de Rosnay, responsable du développement durable et de la croissance inclusive à Business Mauritius, organisation qui représente le secteur privé. À travers la plateforme Signatir, qui regroupe aujourd’hui une soixantaine d’entreprises, petites et grandes, Business Mauritius note une plus grande synergie autour de l’économie circulaire.

Certaines entreprises ont pris les devants, notamment celles qui se sont engagées dans le recyclage.

La pollution par le plastique est devenue une préoccupation majeure à l’échelle mondiale et Maurice n’y échappe pas. Mais sa récupération et sa transformation peuvent générer une véritable activité économique : les déchets des uns font la matière première des autres. L’entreprise PIM, fabricant de produits en plastique, est parvenue à développer des solutions de recyclage qui deviennent une activité économique à part entière avec la création de PIM Recycling, lancée en mars. « Désormais, nous apportons une solution concrète aux opérateurs des secteurs public et privé », déclare avec satisfaction Eric Corson, directeur général des deux entités. PIM s’est engagée dans la collecte du plastique des supermarchés, des caisses de PhoenixBev, des cintres de Décathlon, des bacs à glace de Maurilait et des seaux de peinture de Sofap, entre autres. C’est ainsi que des pots de peinture usagés sont devenus des poubelles pour les municipalités...

Avec une capacité installée de broyage de trois tonnes par jour, PIM Recycling a pour ambition de traiter jusqu’à 800 tonnes d’ici à deux ans. « De juillet 2023 à mars 2024, nous avons traité un peu plus de 140 tonnes de déchets », précise Eric Corson. Le chemin est encore long face aux 73 000 tonnes envoyées à Mare Chicose chaque année et aux 42 000 tonnes non captées. Mais PIM Recycling pense déjà ...

Ce contenu est réservé aux abonnés.
Je m'abonne

Add Comment