Destruck, le camion qui sécurise les destructions d’archives
Grâce à son camion broyeur, Destruck vient détruire les archives sur site. Une solution proposée depuis peu par le groupe Lumax et qui intéresse particulièrement les clients en quête de confidentialité.
Les archives constituent un déchet très particulier, quand elles n’ont plus d’utilité et que le délai obligatoire de leur conservation est dépassé. Elles contiennent néanmoins des informations, parfois confidentielles, qui ne doivent pas tomber dans de mauvaises mains. Certaines entreprises sont vigilantes sur ce point, en premier lieu les banques ; c’est encore plus vrai pour les différents services de l’État, qui ne peuvent se permettre de laisser s’échapper dans la nature des comptes-rendus d’interrogatoires de police ou d’enquêtes fiscales, encore moins des documents classés « secret défense ». La destruction des archives publiques est d’ailleurs encadrée par des normes et, depuis 2018, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) protège encore plus les données personnelles des utilisations frauduleuses.
Jusqu’à ces dernières années, la destruction des archives publiques réunionnaises était principalement l’affaire de Cycléa, au Port. Depuis l’année dernière, un nouvel acteur offre une solution alternative : le broyage des archives directement sur site, dans un camion équipé d’un broyeur et d’une cellule de stockage pouvant contenir trois tonnes de papier lacéré. En se rendant sur place, Destruck – la marque commerciale de la société du groupe Lumax qui propose ce service – annule le risque d’une perte accidentelle ou d’une action malveillante pendant le transport.
« Nous travaillons beaucoup avec le Palais de justice, les Douanes, la Caisse d’allocations familiales, l’armée, la police, l’Iédom…, détaille Bruno Pouillat, responsable d’exploitation. Tous ceux qui ont besoin d’une grande confidentialité sont intéressés par notre offre. » Dans certains cas, les locaux des administrations ne disposent pas de l’espace nécessaire pour accueillir le camion de Destuck. C’est notamment le cas du commissariat de la rue Malartic, à Saint-Denis. Des policiers escortent alors la cargaison à détruire jusqu’à Grand-Pourpier (Saint-Paul), base de l’entreprise. La Direction régionale des finances publiques a pour sa part demandé un niveau de sécurité supplémentaire avec l’installation d’une caméra à l’intérieur du camion.
Destruck est en effet adossée à AC2V Services, l’entreprise de Patrick Verny qui a développé à Grand-Pourpier sa plateforme de traitement des déchets, mis en balle pour l’exportation, dont Bruno Pouillat dirige également l’exploitation. Les broyats d’archives empruntent désormais ce flux, alimenté par des sources beaucoup plus variées qu’on ne le croit. L’entreprise réduit en miettes des objets aussi divers que des armes saisies par les douaniers, des vieux uniformes de l’armée…
AC2V Services a également investi dans la destruction de supports numériques (disques durs, clés USB…), pour laquelle la demande est appelée à grandir à mesure que la dématérialisation réduira le volume des archives papier.
Lumax, un groupe en développement : Destruck est une entreprise du groupe Lumax, né du rapprochement entre Clément Cardus et Patrick Verny, le fondateur d’AC2V. Les deux entrepreneurs ont racheté en 2022 la société GS Eco Services, qui venait d’importer le camion broyeur, mais dont le dirigeant n’a pas souhaité poursuivre cette activité. Ils ont créé l’enseigne commerciale Destruck, qui vient compléter la palette des métiers de Lumax : tri, compactage et recyclage de déchets (AC2V et EMOI, cette dernière étant plutôt spécialisée dans les cartons et les plastiques), Sanirun (location de toilettes de chantier) et Fast and Flex (maintenance et dépannage de flexibles hydrauliques).