Océinde inaugure le 13 novembre le premier centre de données de niveau Tier 3
Le groupe réunionnais Océinde a tenu ses promesses même si la réalisation de son projet a pris un peu de retard. Il va inaugurer le 13 novembre prochain Omega 1, le premier centre de données de niveau Tier 3 à La Réunion. En attendant Omega 2…
La flambée des prix des matériaux de construction n’a pas facilité la tâche à Omega Data Center, filiale de THD Group, holding du groupe Océinde dédiée au secteur des télécommunications, qui détient aussi Zéop et Réunicable. Pour ce qui est de Omega Data Center, Exodata, l’entreprise de Julien Mauras qui s’est diversifiée dans la cybersécurité, est actionnaire à hauteur de 25 %. Océinde avait annoncé deux centres de données pour fin 2022. Le premier a vu le jour en 2024 au Port, dans l’enceinte de Zeop, et sera inauguré le 13 novembre avec comme marraine l’astronaute américaine Eileen Collins. Désormais à la retraite, cette dernière est célèbre pour avoir été, en 1995, la première femme à avoir piloté une navette spatiale.
Avec ses 100 baies informatiques, Omega 1 est un « Open Access Data Center » qui se positionne « sur le meilleur rapport qualité-prix ». Cela traduit l’ambition du directeur général du groupe Océinde, Nassir Goulamaly de contribuer à ce que La Réunion devienne un « centre mondial du stockage de données ». L’investissement de 10 millions d’euros a été cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) et le Crédit Agricole.
Rappelons ce que veut dire un niveau Tier 3, une évaluation par l’organisme américain Uptime Institute qui fait référence. Il classe les centres de données en fonction des aspects de disponibilité, de sécurité et de redondance. Le Tier 4 est le niveau le plus élevé. Très proche, le niveau Tier 3 propose les avantages suivants :
– Redondance fiable pour différents composants : serveurs doubles, plusieurs voies d’alimentation pour l’électricité et la climatisation ;
– Bonne tolérance aux pannes et maintenance opérationnelle possible ;
– Bonne capacité de dissipation de la chaleur : 1 070 à 1 620 watts par m² ;
– Disponibilité de 99,98% (temps d’arrêt d’environ 1,6 h/an) ;
– Niveau minimum recommandé pour les entreprises ayant des exigences élevées en matière de fluidité des processus informatiques et de commerce électronique, et pour les entreprises pour lesquelles les échanges informatiques sont vitaux.
On parle de plus en plus de pollution numérique dont les centres de données sont les principaux responsables. Pour se démarquer, Oméga 1 est donc doté d’une centrale photovoltaïque qui produira jusqu’à 10 % des besoins de l’installation. Le groupe a également fait appel à Greenskin, spécialiste local des murs végétaux pour ombrager le bâtiment et en réduire la chaleur intérieure.
L’indice d’efficacité énergétique du centre de données devrait ainsi s’établir à 1,38 (138 kW/h consommés pour faire fonctionner 100 kW/h de baies informatiques) : très en dessous de la moyenne française et trois fois moins que dans les salles blanches des entreprises. Sa performance serait même proche de celle de l’Islande, une référence mondiale grâce à son climat froid et ses énergies renouvelables (géothermie et hydroélectricité). La prochaine étape sera le centre de données Oméga 2 dont le site d’implantation n’a pas encore été notifié, mais il figure bien dans la feuille de route de THD Group.
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