Société Générale cède sa filiale malgache à la BRED Banque Populaire
Le désengagement en Afrique du groupe Société Générale (SocGen) se poursuit. Après la vente en décembre et janvier de deux de ses filiales au Congo et au Tchad, de sa filiale marocaine en avril et de deux succursales au Bénin et au Togo en juillet, c’est au tour de Société Générale Madagasikara de quitter le giron de la troisième banque d’affaires française. L’annonce en a été faite le 5 août dans un communiqué du groupe rapportant la signature d’un accord passé avec la BRED (Banque régionale d’escompte et de dépôts), une des caisses du groupe BPCE rassemblant notamment les Banques populaire et les Caisses d’épargne.
Selon cet accord dont le montant n’a pas été divulgué, la BRED Banque Populaire reprendra les 70 % de parts qui étaient détenues par SocGen dans la banque de détail malgache dont le réseau est constitué de 78 agences et centres d’affaires et plus de 900 collaborateurs. Dans les faits, la cession n’en est à qu’à sa première étape, la finalisation devrait intervenir d’ici la fin du premier trimestre 2025 en raison des « procédures sociales applicables » et de la « validation des autorités financières et réglementaires », explique le communiqué.
« Ces projets de cessions s’inscrivent dans l’exécution de la feuille de route stratégique de Société Générale visant à façonner un modèle simplifié, plus synergétique et performant, tout en renforçant le capital du groupe », commente le groupe, engagé depuis plus d’un an dans un vaste projet de restructuration et de centralisation de ses actifs au profit de sa banque de financement et d’investissement, dépassant le cadre de ses activités en Afrique. Ainsi, le même jour qu’était annoncée la cession de Société Générale Madagasikara, deux filiales européennes du groupe étaient cédées au suisse UBP (Union bancaire privée), à savoir SG Kleinwort Hambros au Royaume-Uni et Société Générale Private Banking Suisse, pour un montant de 900 millions d’euros.
La stratégie du groupe paraît payante au vu des résultats publiés le 1er août dernier, avec un bénéfice net de 1,1 milliard d’euros au deuxième trimestre, soit une hausse de 23,7 % sur un an, porté précisément par la bonne santé de sa banque de financement et d’investissement. Cette dernière a apporté à elle seule 770 millions d’euros de résultat net. À l’inverse des banques françaises qui accélèrent leur retrait en Afrique, BRED Banque populaire affirme, elle, par ce rachat ses ambitions africaines. Et c’est d’autant plus surprenant que le groupe BPCE auquel elle appartient s’était lui-même retiré d’Afrique, dont Maurice et Madagascar, en vendant ses filiales au groupe marocain Banque centrale populaire (BCP). À Madagascar, BPCE lui avait cédé la BMOI et à Maurice la Banque des Mascareignes, qui a également une filiale à Madagascar. Apparemment, la BRED a sa propre stratégie, indépendante du groupe BPCE…
Add Comment
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.